Nous voilà parties à l’aventure, de mairie en mairie, au long des belles départementales de notre com/com et au gré des heures de permanence, pour une enquête sur la liberté d’expression.
Nous n’avons hélas pas pu interroger toutes les mairies, celles de Ganges, Cazilhac, Gorniès et Agonès n’ayant pas souhaité nous répondre. Nous leur proposons de s’exprimer dans un prochain numéro.
Tout d’abord, une bonne nouvelle : toutes les mairies interrogées ouvrent leur panneau d’affichage à l’affiche du Porte-Voies. Certes, quand c’est possible. En leur absence, quelques élu.e.s ont suggéré des solutions, la plus généreuse venant de St Bauzille de Putois, à savoir d’en fabriquer, tout simplement. Moulès et Baucels manque de panneau, mais pourquoi pas dans le jardin d’enfants ? À Sumène, les panneaux sont en mauvais état mais on nous propose un chevalet à l’entrée de la médiathèque. À Brissac et St Julien de la Nef, un panneau existe dans chaque hameau, qui sera mis à notre disposition.
En second lieu, nous nous sommes penchées sur le bulletin municipal de chaque commune. Outil d’expression par excellence, sa forme, sa couleur, son contenu et sa périodicité varient. Mais il contient toujours une mine d’informations : projets d’aménagement du territoire, histoire, environnement, vie associative, et parfois témoignages plus intimes, émotions, joies, deuils.
À St Roman de Codières, le bulletin est ouvert aux habitant.e.s et on attend toujours plus de participation, comme à St Bauzille. Le maire de Sumène rend hommage aux associations « vivantes et entreprenantes », aux « locomotives bénévoles » ; de même à Laroque dans l’élégant L’ACTU Laroque-Aynier. À Brissac et St Martial, le compte-rendu de chaque conseil municipal y figure dans son intégralité. À  Montoulieu, le bulletin du Thaurac a été dématérialisé et ne permet plus aux habitant.e.s de s’y exprimer.
À noter qu’en plus de son bulletin, la mairie de Saint Martial édite La gratte et le sacou, une revue tournée vers la nature et les traditions. Quant au Publiaïre, journal associatif d’Agonès, Montoulieu et St Bauzille, ce sont les habitant.e.s seul.e.s qui s’en chargent.
La parole des habitant.e.s ne se limite pas à un espace dans le bulletin municipal ou au vote : ils peuvent participer aux décisions au sein de commissions extra-municipales. Ainsi, à St Bauzille, « tous les dossiers importants devraient donner lieu à une commission extra-municipale ». À Laroque, deux commissions de ce type travaillent sur deux projets : la réouverture de la Grotte des Lauriers et la création d’un pôle médical. À Brissac, le maire est très favorable à la consultation des habitant.e.s et met actuellement en place 4 commissions extra-municipales avec ses adjoint.e.s. À St Roman, toutes les commissions sont ouvertes aux citoyen.ne.s : chacun.e peut s’y exprimer et y proposer ses idées.
À Montoulieu, St Martial et St Julien, pas de commission extra-municipale mais une réelle proximité avec les habitant.e.s, notamment à St Julien où chaque hameau et famille sont représentés dans l’équipe municipale. Cette volonté de lien avec la population apparaît également à Moulès où les élu.e.s commencent leur 1er mandat.

Bon, à Sumène, exit l’Assemblée Participative des Habitants et à Ganges, nous ne connaissons pas le devenir de la commission extra-municipale, mais faisons confiance à nos concitoyen.ne.s pour mettre leur grain de sel dans la cuisine municipale.

Parmi les mairies qui nous ont répondu, seules quelques-unes ont des élu.e.s d’opposition, qui se battent pour s’exprimer librement. Pourtant la loi précise que « l’expression de l’opposition municipale est un droit fondamental dans toutes les communes de plus de 1000 habitants, droit concernant aussi bien les journaux municipaux sur papier que le site de la mairie, Facebook, les newsletters municipales et même plus. »
Force est de constater que cette loi n’est pas encore appliquée partout dans sa totalité.
À l’échelle de la com/com, tou.te.s les élu.e.s interrogé.e.s saluent la libre expression permise par le nouveau président, Mr Fratissier. Les maires de Montoulieu et Brissac attendent qu’elle se traduise en actes.
Voici un petit florilège des idées qui nous ont semblé porteuses  :
À St Roman, un conseil municipal des jeunes, une commission « communication et parole aux habitants »,  un projet d’aménagement de la salle polyvalente en maison des associations ; une épicerie associative à St Martial ; un quizz sur la com/com et ses compétences dans le Mag suménois ; à Brissac, un site participatif destiné à informer les habitant.e.s des décisions prises pour notre territoire par les différentes tutelles : Communauté de communes, Département, Région, État.
Voilà de bonnes pratiques qui permettent aux habitant.e.s d’exercer leur liberté d’expression sur notre territoire !
Et… Avis à la population ! Le maire de Brissac nous explique sa vision politique :
« Une équipe municipale est élue sur la base de son programme, tandis que les élu.e.s communautaires assument des compétences. Si une commune porte un projet non annoncé, elle devrait être tenue d’informer et de consulter sa population ; de même quand l’État impose à une communauté de communes un projet en dehors de ses compétences, les habitant.e.s devraient être consulté.e.s par un débat public ou un référendum populaire. » Le maire donne en exemple la question des fusions des com/com. Il a également voté contre la décision de la Communauté des Communes des Cévennes Gangeoises et Suménoises concernant les familles ayant trop d’impayés à la cantine et restant injoignables. Il s’oppose à ce que les enfants de ces familles se voient refuser l’accès à la garderie, au centre de loisirs et au Passeport jeune. La décision a tout de même été votée en ce sens… Qu’en pensent nos concitoyen.ne.s ?
Pour conclure, nous rappelons que c’est la participation de chacun et chacune qui fera vivre la libre expression dans nos territoires !
O.G. et M.R.