Marie-Christine Calais, Pascale Castanier, Richard Leprovost, Tania Mercereau, vous étiez élu.e.s de la majorité municipale dans la mandature précédente. Actuellement vous êtes élu.e.s de la minorité, qu’en est-il de la liberté d’expression pour vous au sein de la vie municipale suménoise ?
Il a fallu faire appel à la Sous-Préfecture pour obtenir l’espace d’expression qui nous est légalement dû (une page sur les 20 du bulletin municipal). Il semblerait que les élu.e.s majoritaires envisagent maintenant de nous attribuer seulement une demi-page. La nouvelle équipe édite «La lettre suménoise», bimestrielle, considérée par le maire comme «seulement de l’information», donc pas d’espace pour la minorité. Cette lettre affiche, hélas, une position partisane. Nous y sommes accusé.e.s de «fausses rumeurs, de gesticulations stériles», de «diviser et cliver»… C’est dommageable pour le statut d’élu.e.s de lire cela. Être la cible d’une hargne à cause de critiques sur l’action de la majorité est une atteinte à la démocratie, même si c’est à l’échelle locale.
Sur le site internet de la commune nous avons droit à un «onglet» consacré à la parole de la minorité, mais… consacré aussi à la réponse de la majorité ! Est-il juste que nos différends s’étalent sur le site facilement accessible à qui voudrait venir s’installer à Sumène?
Dans Sumène, 5 panneaux ouverts à tout le monde ont été installés par l’équipe précédente, et quelques panneaux fermés à clé. Ces derniers ne nous sont pas accessibles en tant qu’élu.e.s.
Que se passe-t-il au sein des commissions municipales?
Nous bénéficions des 6 années où nous avons été en place, et les commissions ont été maintenues, mais avec un seul élu de la minorité par commission. Celles-ci ne fonctionnent pas comme lieu de travail, d’échanges, de débats, mais comme de simples lieux d’informations. Cela n’a rien à voir avec notre conception d’un fonctionnement démocratique !
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Les décisions sont prises entre le maire et les adjoints, et pendant les commissions, on nous présente ces décisions, qui seront validées en conseil municipal. Notre fonctionnement était très différent. Pour nous, avant une commission, l’information doit être envoyée aux élu.e.s. Il faut ensuite, en commission, travailler et préparer les argumentaires, pour et contre le projet, émettre éventuellement un avis si un consensus se dégage, le tout étant ensuite présenté au conseil municipal, assemblée délibérante qui peut débattre et prendre une décision après vote.
Au moment des conseils municipaux, avez-vous une libre expression?
On reçoit par mail l’ordre du jour et les notes d’intention. Il faut envoyer en avance les questions à ajouter à cet ordre du jour. Pendant le conseil, les points sont abordés par le maire, ou un adjoint, puis il y a possibilité d’intervention et de questions, et nous en profitons, même si cela crée des heurts.
À Sumène, 19 personnes constituent le conseil municipal, beaucoup de la majorité sont nouvelles dans cette fonction. Il y a une sorte de passivité dont il faudrait sortir, même s’il n’est pas toujours facile de prendre la parole en public. Nous aimerions que la parole de toutes et tous circule plus librement.
Quels seraient vos souhaits pour l’avenir?
Que les commissions soient des lieux d’échanges pour réfléchir ensemble. La municipalité a bien sûr de bonnes idées, que nous serions prêt.e.s à soutenir et, dans l’idéal, nous voudrions travailler avec la majorité.
L’Écho du Ranc de Banes, périodique créé récemment, veut alimenter le débat citoyen à partir d’autres sources d’information, permettre l’expression libre de tous ceux qui veulent donner leur avis sur l’avenir de Sumène.
Il peut relever les actions positives de la municipalité, en proposer de nouvelles, mais aussi critiquer celles qui lui paraissent néfastes. C’est la base de la démocratie.
Pour nous, c’est l’absence d’information suffisante qui fait naître les rumeurs.