Sarah Patroni

Ces tableaux ont été réalisés en octobre dernier pour une exposition collective au musée Monet de Fraisselines dans la Creuse, à l’occasion des 100 ans de la mort de Modigliani, mais ils parlent également de la période actuelle.

J’ai peint le grand tableau avec les oiseaux — qui m’ont toujours semblé les animaux les plus libres qui soient — pour l’exposition NISA ( « humaine » en arabe), pour soutenir un projet avec des femmes au Soudan. Il est si important que les femmes sortent de l’ombre… J’ai travaillé avec Mâya Defay du groupe Epilexique, qui a écrit des textes féministes.

L’association Brainwash dont je fais partie s’occupe depuis deux ans et demi d’un projet dans la ville de Lalibela, en Éthiopie, avec des femmes et des enfants.

Contact : Sonia 06 99 37 93 52S
Site web : http://sarahpatroni.free.fr/

 

Nous étions dix, nous étions cent. Sur le bitume, sur le pavé.

Nous étions dix, nous étions cent. Sur le bitume, sur le pavé. Le soleil avait sorti sa plus belle robe et nos yeux impatients. Nous étions dix, nous étions cent et nous avons marché. Cortège vibrant et foulant le pavé. Les trompettes pour claquer dans les rues. Éclatantes vibrations.

Nous étions cent et puis deux cents à fouler le pavé. Et nous avons marché. Marché jusqu’à la place. Parce que c’est toujours sur une place que tout démarre. Et tout a démarré.

La musique s’est dépliée, sortie de son nid, sortie en pied de nez. Investi les rues et les oreilles, réchauffé l’hiver. Sortie par derrière. Dessiné le printemps.

Nous étions vent et puis trois cents et nous avons dansé. Dansé debout. Debout. Parce que c’est en étant debout que tout commence. Quand nous prenons place et que nous sommes debout.

Nous étions sang ou quatre cents. Debout. Et comme toujours, quand tout démarre, que le monde est debout, je cherche un perchoir.

Nous étions cent ou bien cinq cents. Et je l’ai trouvé, trouvé un banc pour m’y percher. C’est là que toi tu es arrivé, tenant à peine sur tes deux jambes, en quête comme moi. D’un banc. Pour t’y asseoir.

Nous étions cent ou bien six cents quand Piazolla a pris la place. Dans les baffles dressées, le maestro s’est installé. C’est là que nous nous sommes tous assis. Toi sur le banc et moi aussi. Cercle de corps et de yeux réunis. Devant nous ils étaient deux. Deux qui se sont mis à tanguer.

Alors le temps s’est mélangé. Tous les pas perdus, les pas impatients se sont glissés dans les deux paires de souliers dansants. La liberté et la contrainte se sont fait face, les désillusions et les espoirs se sont roulés des pelles. Le passé, le futur n’ont fait plus qu’un. Pendant qu’Astor l’immortel continuait de jouer.

C’est à cet instant là que tu as pleuré. Tes yeux tout mouillés. Toi le grand homme du banc tout à côté. Tu as pleuré. Et tu as dit « ça me touche, ça me touche. J’étais danseur pendant quinze ans et ça me touche. » Et tous nous étions touchés. Par la musique infernale de Piazzola, par les corps qui s’accrochaient l’un à l’autre sans jamais tomber, par nous tous, ici, dehors, enfin.

Nous étions cent, nous étions huit cents et toi tu as pleuré. Tes pleurs ont coulé sur le bitume, ont rejoint les rigoles, ont emporté nos peurs. L’écorce de nos espoirs a grimpé les platanes et s’est accrochée tout à la cime. Les inquiétudes sont devenues certitudes et les peines sont devenues des phares.

Pas à pas nous reconstruirons des places vibrantes. Pas à pas nous danserons sur le bitume. Pas à pas nous reconquerrons la plaine, nous chanterons dans les micros et ferons valser les arbres de la place Salengro. Tes guibolles branlantes et le regard un peu soul, face au banc tu t’es mis à danser. Nous avons tous dansé. Nous étions cent et même neuf cents, et la place et nous ne faisions qu’un, et tout dansait. Tous debout, micro en porte-voix et notes en bandoulière.

À un moment tu as disparu. Je ne t’ai plus revu. Toi qui as osé pleuré pour nous tous. Parce que maintenant, nous le savons : nous ne sommes pas seuls, nous sommes dix, nous sommes cent, nous sommes huit cents, nous sommes mille et même plus qui feront pousser la musique, les poèmes et la danse à travers le bitume. Et nous reviendrons nous percher sur ton banc. Et toi tu seras là, et tu pleureras, tu pleureras le temps qu’il faudra.

Murielle Holtz

État d’urgence culturel. Manifestation du 23 janvier 2021 à Montpellier.

Murielle Holtz est autrice, compositrice interprète.

Chant libre

Les oiseaux nés en cage ne savent pas forcément qu’ils sont prisonniers. Ils peuvent même parfois trouver la cage confortable, surtout s’ils ne savent pas bien voler. Pour éviter qu’ils ne s’échappent, on coupe ainsi parfois les plumes aux plus téméraires.
La volonté de liberté, qu’elle soit de mouvement ou d’expression, n’existe pas sans les moyens matériels de l’exercer : privée de supports ou matraquée d’idées contraires, même la liberté de penser se racornit.
L’abondance d’informations, surtout contradictoires, ne favorise pas la clairvoyance, et il suffit de chercher qui finance les médias (presse, radio, télévision) pour comprendre quels intérêts ils défendent. Par exemple, vous n’entendrez pas sur BFM TV de vraies critiques du gouvernement…
Les outils évoluent au fil des technologies, mais l’enjeu reste le contrôle de la société, même quand il s’agit de divertir. L’idéal des pouvoirs, jamais atteint, est de n’avoir que « la voix de son maître » : une vision que les régimes soi-disant démocratiques ont voulu dépasser, en multipliant une fausse diversité d’opinions et en taisant les informations les plus libératoires.
Dans toute vie sociale, il y a toujours eu une lutte entre des opinions contraires — déjà sur les murs de Pompéi, des inscriptions en témoignaient. La façon la plus primitive de les contrôler reste la répression. Efficace ? Pas toujours, car elle provoque souvent en réaction une contestation grandissante.
Avec l’émergence des réseaux sociaux via internet, la parole s’est incontestablement amplifiée, chacun.e a l’impression de pouvoir agir sur le monde. En réalité, cette capacité individuelle de dire tout et n’importe quoi — avec un encouragement à l’immédiateté qui dispense de réfléchir et de décider collectivement — a des effets pervers, bien exploités par toutes sortes de groupes de pression. Malgré tout, la contestation — les révolutions du Printemps arabe, le mouvement des Indignés en Espagne, Nuit Debout en France, Occupy Wall Street aux USA — 

les visions constructives et solidaires se déploient grâce à la vivacité de ces réseaux sociaux, à Ganges comme ailleurs.
Ces réseaux ont permis dans notre région que se développent au sein de la population des mouvements d’entraide et de contestation des pouvoirs. Hélas, on en parle beaucoup moins que des propos haineux et des tendances à la délation qui divisent le peuple.
Cet outil des réseaux est fragile car, sous couvert de protéger des déviances (dernier exemple en date : le blocage de Trump, qui nous a fait tout de même bien plaisir !), il est très facile de bloquer une personne, un groupe ou tout un pays. Nombre d’utilisateurs et d’utilisatrices de Facebook, par exemple, ont déjà connu ce couperet, hors de toute juridiction et donc de tout recours. Prochainement les GAFAM* vont modifier une fois de plus leurs critères de confidentialité, ce qui provoque un basculement vers d’autres applications moins transparentes. Notamment vers les réseaux du « Dark net », utilisés par les organisations terroristes et mafieuses.
La censure de la liberté d’expression n’existe pas que dans les médias. Par exemple dans les rues de nos villages, les murs ont rarement la parole mais sont sous surveillance H24.
Des informations vitales manquent : par exemple, qui connaît l’état de la pandémie dans notre communauté de communes ?
Certes, les mairies continuent à diffuser dans les boîtes aux lettres des bulletins municipaux. Se font-ils vraiment l’écho de la vie des villages et des problèmes de la population ?
La presse peine à refléter la vie sociale de la Communauté des Communes Gangeoises et Suménoises — rares articles dans Midi Libre. Localement, le meilleur lien pour l’actualité reste Radio Escapades.
Nous espérons offrir avec le Porte-Voies un nouveau support, pour permettre une parole libre de la population et ouvrir à l’exploration d’espaces créatifs originaux.
R. L.

iNTRANQUiLLES

Des femmes et hommes de notre territoire s’alertent de dysfonctionnements récurrents au sein d’instances communales ou intercommunales locales, concernant la parole et la place des femmes : présentation de femmes par leur prénom uniquement ou même non présentation « parce que tout le monde les connaît », petites vexations devant l’auditoire, confiscation de la parole, paternalisme, condescendance, etc. Ces presque riens dont la triste efficacité se nourrit de leur répétition.
Ces comportements masculins, conscients ou inconscients, minent le fonctionnement démocratique, restreignent le pouvoir de celles qui s’engagent dans la vie publique et plus généralement portent atteinte aux femmes.

Ils nous laissent « intranquilles » et motivent notre envie d’agir.

C’est ainsi qu’est en cours la création un Collectif des Intranquilles réunissant des femmes et des hommes du territoire qui souhaitent établir une veille sur ces faits. Elles et ils ont pour but de sensibiliser les élus, de diffuser l’information et d’apporter un soutien aux femmes élues ou interlocutrices des élus afin que leur parole participe davantage à l’intérêt général.

Si vous souhaitez rejoindre le Collectif ou apporter une contribution, écrivez au journal à l’intention du Collectif des Intranquilles.
C.L.

 

Élu.e.s de l’opposition

ÀGanges, depuis les dernières élections municipales, les élu.e.s d’opposition revendiquent leur statut d’opposants et entendent bien participer à la vie municipale, comme les résultats les y incitent. C’est sans compter sur la volonté exprimée de nous empêcher d’y participer activement. Quelques rappels : à Ganges comme ailleurs, les abstentions furent nombreuses. Sur 2837 inscrit.e.s, 1511 personnes ne se sont pas rendues aux urnes. Michel Fratissier, avec sa liste Ensemble, Ganges plus fort, a obtenu au premier tour 56,41% des voix, soit 730 votes ; la liste conduite par Marc Bertrand Objectif Ganges a rassemblé 297 votes, et Un autre Ganges est possible, liste collégiale, a comptabilisé 267 votes. Malgré les 43,58% pour les 2 listes d’opposition, la répartition est de 22 élu.e.s pour la majorité et de 5 élu.e.s pour l’opposition. C’est la prime au sortant. Faisons avec.

25% des inscrits

Ces résultats soulignent le peu de représentativité de la majorité actuelle, puisque les 730 voix représentent à peine plus de 25% des inscrits. Le combat n’est pas d’appeler de nos vœux une autre répartition, c’est de réfléchir à la participation d’une opposition dans une commune où le maire cherche à lui imposer le service minimum. Quelle place est faite aux élu.e.s de l’opposition ? Quelle participation à la gestion de la ville est possible, comme la loi cherche à le garantir ?

Ganges a officiellement des élus d’opposition
Lors du conseil municipal du mois de juin, nous nous sommes présenté.e.s et avons insisté sur notre conception de l’opposition. Contrairement au maire qui, lors de ses vœux de 2020, exprimait que « toutes les décisions du conseil municipal étaient prises à l’unanimité », nous, membres de l’Association Nationale des Élus Locaux d’Opposition, affirmons notre attachement aux débats, à la contradiction. Pas question de nous fondre dans la majorité comme cela a été fait lors du précédent mandat. Nous concluons en soulignant que le dissensus est un critère fort de la démocratie.

Conquérir l’espace pour la communication des élu.e.s de l’opposition

Le fonctionnement du conseil municipal est régi par un règlement intérieur. Il est désormais obligatoire. Ce règlement intérieur organise les prises de paroles, la consultation des documents associés à l’ordre du jour, les espaces de communication accordés à l’opposition, la tenue des commissions… La loi garantit désormais l’expression des oppositions au sein d’un conseil. Nous avons obtenu un premier espace dans la revue municipale Le Lien, nous attendons la définition d’un espace équivalent sur le site Internet de la Mairie. Cette conquête de l’espace débouchera sur une place sur les affichages municipaux, sur un temps d’accueil périodique du public par les élus d’opposition dans un local municipal.

Une consultation de documents difficile

Pour perturber l’expression de l’opposition, le maire, en restant dans la légalité, rend notre participation difficile. L’ordre du jour du conseil à venir est envoyé au dernier moment, soit 6 jours avant. Peu de possibilités pour consulter les documents associés aux décisions à voter lors du conseil. Chaque point de l’ordre du jour est discuté entre élu.e.s de la majorité lors de “réunions de travail”. Les conseils municipaux ressemblent à des chambres d’enregistrement. Les débats sont absents. Les élu.e.s de la majorité prennent la parole lorsqu’un point de l’ordre du jour les concerne.

Interdit de commissions

L’État impose aux maires la présence d’élu.e.s d’opposition dans les différentes commissions organisées par le règlement intérieur, pour garantir le débat démocratique dans les communes. Lors du conseil municipal de décembre 2020, au moment des questions posées par les élu.e.s d’opposition, Michel Fratissier a affirmé son refus de notre présence dans les commissions. Pour nous en empêcher, il les a rebaptisées “réunions de travail”. Ainsi, le maire n’est plus dans l’obligation de nous faire participer.
Alors que le recentrage démocratique de la communauté de communes, dont Michel Fratissier est le président, est unanimement constaté et salué par l’ensemble des maires de la comcom, le maire de Ganges écarte l’opposition de la gestion de la ville. Pour rappel : la liste Un Autre Ganges est possible a axé sa campagne sur la participation de la population au devenir de sa ville.

Une justification impossible

Les élections de 2020 à Ganges ont montré un ensemble de thèmes souffrant de l’absence de concertation avec la population et nécessitant des débats. Où en sommes-nous du Trou des halles ? La démolition de l’îlot Charles Benoît, fruit d’une concertation ? Et la clinique ? Et la rénovation des halles ? Quid des commissions extramunicipales ? Consulté.e.s, vous êtes sûr.e.s ? Vous n’êtes pas au courant ? Savez-vous que l’Association Collectif Ganges Solidarités soutenue par la Fondation de France, a distribué 9 tonnes de denrées alimentaires pendant le 1er confinement ? Elle ne semble pourtant pas exister pour la mairie.

Une opposition force de propositions

L’exclusion de l’opposition est d’autant plus incompréhensible que cette dernière cherche constamment à être constructive. Lors du conseil municipal du 24 septembre 2020, madame Vincent a présenté un projet de jardins potagers municipaux, pour que la Ville puisse se l’approprier et faciliter sa réalisation. Véritable dynamique citoyenne à l’œuvre partout dans le monde, ces projets renforcent le Vivre ensemble, initient aux circuits courts, développent des savoir-faire, enrichissent nos sensibilités aux saveurs de notre alimentation… et il sont peu onéreux. Cet exemple pour souligner les objectifs de notre présence. C’est avant tout pour faire aboutir de tels projets, qu’ils soient issus d’idées de la mairie ou de dossiers sur lesquels nous avons déjà travaillés. Nous écarter, c’est nier la pluralité de la population. C’est s’ériger en maître et gouverner pour seulement une partie des citoyens de Ganges.

Ne rien lâcher

Nous avons une toute autre approche du fonctionnement d’un conseil municipal et de la gestion d’une commune. Constater le peu de place et d’expression qui nous est accordé, puis abdiquer, serait une offense à tous ceux et toutes celles qui aspirent à une autre ville de Ganges.
Nous resterons membres actifs du conseil municipal. Nous rappellerons les nécessités et les exigences de la consultation de la population. Nous nous opposerons à chaque fois que les décisions n’en tiendront pas compte. Nous porterons les projets comme autant de promesses pour la ville et sa population.
Le conseil municipal est un lieu du débat. Accueillir le dissensus permet des prises de décisions en conscience et associe l’ensemble des habitant.e.s à la gestion de la Ville.
B.C.

Au fil des mairies

Nous voilà parties à l’aventure, de mairie en mairie, au long des belles départementales de notre com/com et au gré des heures de permanence, pour une enquête sur la liberté d’expression.
Nous n’avons hélas pas pu interroger toutes les mairies, celles de Ganges, Cazilhac, Gorniès et Agonès n’ayant pas souhaité nous répondre. Nous leur proposons de s’exprimer dans un prochain numéro.
Tout d’abord, une bonne nouvelle : toutes les mairies interrogées ouvrent leur panneau d’affichage à l’affiche du Porte-Voies. Certes, quand c’est possible. En leur absence, quelques élu.e.s ont suggéré des solutions, la plus généreuse venant de St Bauzille de Putois, à savoir d’en fabriquer, tout simplement. Moulès et Baucels manque de panneau, mais pourquoi pas dans le jardin d’enfants ? À Sumène, les panneaux sont en mauvais état mais on nous propose un chevalet à l’entrée de la médiathèque. À Brissac et St Julien de la Nef, un panneau existe dans chaque hameau, qui sera mis à notre disposition.
En second lieu, nous nous sommes penchées sur le bulletin municipal de chaque commune. Outil d’expression par excellence, sa forme, sa couleur, son contenu et sa périodicité varient. Mais il contient toujours une mine d’informations : projets d’aménagement du territoire, histoire, environnement, vie associative, et parfois témoignages plus intimes, émotions, joies, deuils.
À St Roman de Codières, le bulletin est ouvert aux habitant.e.s et on attend toujours plus de participation, comme à St Bauzille. Le maire de Sumène rend hommage aux associations « vivantes et entreprenantes », aux « locomotives bénévoles » ; de même à Laroque dans l’élégant L’ACTU Laroque-Aynier. À Brissac et St Martial, le compte-rendu de chaque conseil municipal y figure dans son intégralité. À  Montoulieu, le bulletin du Thaurac a été dématérialisé et ne permet plus aux habitant.e.s de s’y exprimer.
À noter qu’en plus de son bulletin, la mairie de Saint Martial édite La gratte et le sacou, une revue tournée vers la nature et les traditions. Quant au Publiaïre, journal associatif d’Agonès, Montoulieu et St Bauzille, ce sont les habitant.e.s seul.e.s qui s’en chargent.
La parole des habitant.e.s ne se limite pas à un espace dans le bulletin municipal ou au vote : ils peuvent participer aux décisions au sein de commissions extra-municipales. Ainsi, à St Bauzille, « tous les dossiers importants devraient donner lieu à une commission extra-municipale ». À Laroque, deux commissions de ce type travaillent sur deux projets : la réouverture de la Grotte des Lauriers et la création d’un pôle médical. À Brissac, le maire est très favorable à la consultation des habitant.e.s et met actuellement en place 4 commissions extra-municipales avec ses adjoint.e.s. À St Roman, toutes les commissions sont ouvertes aux citoyen.ne.s : chacun.e peut s’y exprimer et y proposer ses idées.
À Montoulieu, St Martial et St Julien, pas de commission extra-municipale mais une réelle proximité avec les habitant.e.s, notamment à St Julien où chaque hameau et famille sont représentés dans l’équipe municipale. Cette volonté de lien avec la population apparaît également à Moulès où les élu.e.s commencent leur 1er mandat.

Bon, à Sumène, exit l’Assemblée Participative des Habitants et à Ganges, nous ne connaissons pas le devenir de la commission extra-municipale, mais faisons confiance à nos concitoyen.ne.s pour mettre leur grain de sel dans la cuisine municipale.

Parmi les mairies qui nous ont répondu, seules quelques-unes ont des élu.e.s d’opposition, qui se battent pour s’exprimer librement. Pourtant la loi précise que « l’expression de l’opposition municipale est un droit fondamental dans toutes les communes de plus de 1000 habitants, droit concernant aussi bien les journaux municipaux sur papier que le site de la mairie, Facebook, les newsletters municipales et même plus. »
Force est de constater que cette loi n’est pas encore appliquée partout dans sa totalité.
À l’échelle de la com/com, tou.te.s les élu.e.s interrogé.e.s saluent la libre expression permise par le nouveau président, Mr Fratissier. Les maires de Montoulieu et Brissac attendent qu’elle se traduise en actes.
Voici un petit florilège des idées qui nous ont semblé porteuses  :
À St Roman, un conseil municipal des jeunes, une commission « communication et parole aux habitants »,  un projet d’aménagement de la salle polyvalente en maison des associations ; une épicerie associative à St Martial ; un quizz sur la com/com et ses compétences dans le Mag suménois ; à Brissac, un site participatif destiné à informer les habitant.e.s des décisions prises pour notre territoire par les différentes tutelles : Communauté de communes, Département, Région, État.
Voilà de bonnes pratiques qui permettent aux habitant.e.s d’exercer leur liberté d’expression sur notre territoire !
Et… Avis à la population ! Le maire de Brissac nous explique sa vision politique :
« Une équipe municipale est élue sur la base de son programme, tandis que les élu.e.s communautaires assument des compétences. Si une commune porte un projet non annoncé, elle devrait être tenue d’informer et de consulter sa population ; de même quand l’État impose à une communauté de communes un projet en dehors de ses compétences, les habitant.e.s devraient être consulté.e.s par un débat public ou un référendum populaire. » Le maire donne en exemple la question des fusions des com/com. Il a également voté contre la décision de la Communauté des Communes des Cévennes Gangeoises et Suménoises concernant les familles ayant trop d’impayés à la cantine et restant injoignables. Il s’oppose à ce que les enfants de ces familles se voient refuser l’accès à la garderie, au centre de loisirs et au Passeport jeune. La décision a tout de même été votée en ce sens… Qu’en pensent nos concitoyen.ne.s ?
Pour conclure, nous rappelons que c’est la participation de chacun et chacune qui fera vivre la libre expression dans nos territoires !
O.G. et M.R.