Arrivé dans les Cévennes en 2015 avec quelques autres familles, Fabian Ruiz pensait y créer un collectif, acheter un lieu, développer une production vivrière, en vendre le surplus.
Un collectif s’est organisé, mais à la réflexion, l’autonomie alimentaire étant impossible par nos seules productions, nous avons décidé plu- tôt de mettre en place un groupement d’achats : Terramaïre*. Nous avons rassemblé les besoins, créé une logistique permettant d’avoir des prix de gros, et, après étude de ce qui existait par ici, nous avons choisi des fournisseurs bio aux pratiques éthiquement responsables. Au début seulement des produits secs, non périssables, pour 30 ou 40 personnes adhérentes. Mais dès la seconde année, 150 personnes passaient leur commande chaque semaine, et aujourd’hui cela concerne 500 familles. Il a fallu gérer les conditions de stockage, louer un espace plus grand à Sumène, s’équiper de logiciels, silos, etc.
Le plus ardu c’est la gestion du temps : 34 groupements d’achats au long de l’année, certaines com- mandes hebdomadaires (œufs, légumes, vin, farine…), d’autres annuelles, jusqu’en Allemagne ou dans le nord de la France, et même du café zapatiste !

Sans oublier les transformateurs (confiture de châtaignes par exemple) et les apiculteurs.
À présent, le projet a changé : chacun s’est installé de son côté, mais tout le monde reste bénévole pour Terramaïre. Pas d’emploi créé, pas d’aide de la commune ni de personne, mais c’est le choix de la liberté. Depuis 5 ans Terramaïre a pu regrouper un réseau de producteurs bio en vue de l’autonomie alimentaire, aider pour trouver des terres à l’installation, soutenir les agriculteurs du coin, les motiver pour être certi és en bio…
Fabian Ruiz propose des plants, des poules de race, des œufs à couver, des poussins. Ce qui l’intéresse, c’est d’inventer des outils plus performants pour alléger les contraintes liées à son travail. Il est passionné d’agroécologie et de permaculture. Sa démarche actuelle — du savoir-faire et du savoir être vers le développement personnel — l’a conduit à Montpellier où il anime des jardins thérapeutiques et nourriciers avec des migrant.e.s.
O.G
* www.facebook.com/lesamisdeterramaire