Depuis un an existe le réseau d’aide alimentaire “Covid Entraide Ganges”, et même si aucune étude précise n’a été faite, quelques éléments sont à souligner. D’abord, les personnes en difficulté financière ont la même approche de l’alimentation que le reste de la population : ils savent à peu près ce qu’il faut manger pour être en bonne santé, ce qui ne veut pas dire qu’ils appliquent ces règles, même quand c’est financièrement possible.
Nous avons vraiment voulu populariser légumes et produits bruts, souvent négligés alors qu’ils sont meilleurs pour la santé que les plats transformés industriels. Une certaine routine fait que nombre de sources alimentaires sont rejetées “par principe” ou parce qu’on ne les connaît pas. Les personnes à faible revenu n’échappent pas à la tendance globale. Ils préfèrent une nourriture formatée, assez insipide. N’ayant pas les moyens d’une nourriture très fraîche et à maturité (la plupart des fruits sont cueillis trop tôt, par exemple), l’on compense par moins d’exigence sur la délicatesse du goût et en privilégiant la saveur sucrée.

Si très peu de personnes sont en pénurie alimentaire chronique, le manque de diversité et de qualité des “repas complets pris à table” les rend moins attractifs. Beaucoup “grignotent” en prenant des coupe-faim et autres amuse-gueules désorganisant système digestif et métabolisme.
Développer les jardins potagers pour avoir des légumes de qualité (et demain des poules, œufs, des arbres fruitiers…) incite chacun.e à apprécier pleinement les ingrédients de base, une alimentation saine, équilibrée, de saison, fraiche cueillie et ramassée bien mûre. Cela permettra de manger des plats sans conservateurs, colorants, additifs en tous genres. Prendre le temps de faire pousser les légumes et de cuisiner ne va plus de soi, même pour des personnes sans emploi, tant nous vivons dans l’immédiateté, avec des activités “collatérales” chronophages. Il s’agit aussi de revenir à l’essentiel : les revenus ne sont qu’un des moyens de consommer et ne résument pas notre capacité à vivre. Il se pourrait même que penser sa vie en fonction de son pouvoir d’achat la conduise à l’échec, tant au niveau individuel que collectif.
R.L.