Ganges années 90. Refaisons un peu d’Histoire.
La municipalité de l’époque crée les prémices du théâtre Albarède et les expositions d’Art au Petit Temple.
Un Comité Municipal de Diffusion et d’Animation Culturelle  devient responsable des deux lieux avec un seul financement.
La mairie prend en charge les assurances, les frais de communication et engage une personne pour s’occuper du secrétariat et de la garde des expositions.
Nous – qui deviendrons L’Été du Petit Temple – assurons les visites d’atelier et la présentation des artistes au Comité.
En 2009, le théâtre Albarède, rénové et agrandi, change de fonctionnement, passe dans le cadre de la Communauté de Communes.
Le jeudi 15 octobre, l’assemblée générale extraordinaire convoquée par le Comité Municipal de diffusion et d’Animation Culturelle vote :
sa propre dissolution,
la création d’un comité de spectateurs, lesquels apportent une aide bénévole et sont associés au choix de la programmation, à l’accueil du public et des comédiens,
la création d’une association chargée de poursuivre les expositions au Petit Temple. La suggestion nous en avait été faite par l’adjointe à la culture de l’époque.
Nous acceptons cette proposition et créons l’Association Comité de Diffusion : L’Été du Petit Temple. Notre association. Née de cette nouvelle situation, unique solution pour continuer les expositions.
Plus de secrétariat, plus de garde, plus de Comité Municipal. Nous n’aurons dès lors qu’une petite subvention. Il nous faudra suppléer à ce nouvel état de fait par beaucoup de bénévolat : la communication, création des affiches, dépliants, site, mailings, – étant assurés presque gratuitement par un membre du groupe -, les permanences de garde au lieu d’exposition, partagées entre un petit nombre de fidèles bénévoles, les artistes et nous-mêmes.

Tant d’expositions pour lesquelles un petit groupe, quatre puis cinq personnes, artistes, professeur d’Arts Appliqués, diplômés d’école d’Art ou d’histoire de l’Art, ont donné du temps, de l’énergie, tous leurs soins pour que le Petit Temple soit un lieu d’Art à Ganges, exigeant sur la programmation, sur le caractère professionnel des artistes qui y ont exposé.

28 ans à mettre en valeur le lieu, les artistes, la ville de Ganges,  à construire la réputation du Petit Temple.
Mais voilà que le 18 septembre 2020, après une saison annulée à cause de la pandémie, nous recevons ce mail brutal de l’actuelle adjointe à la culture. Le sujet : « Changement d’association pour le Petit Temple ». Aucune communication de la mairie avant ce jour pour nous informer d’un quelconque désaccord ou mécontentement, désaccord paraissant toutefois profond. Nous aurions dû le comprendre par l’absence d’intérêt que la municipalité montrait, que ce soit pendant les commissions culture ou pendant les expos.
On nous reproche que « de nombreux artistes locaux de qualité n’ont jamais été exposés ». Peut-être. Pourtant, 90% des artistes que nous avons exposés étaient, sinon Gangeois, du moins locaux.
Que « le public touché est peu varié ». Entre 2500 et 3500 visiteurs par été depuis nos débuts…Toujours les mêmes ?
Qu’« à Ganges il est aujourd’hui plus que nécessaire que l’Art rentre dans les foyers et dans les esprits des plus jeunes, enfants et jeunes adultes ». N’est-ce pas ce que nous faisions  par l’accueil de nombreuses classes d’enfants dans les expositions (21 classes, soit plus de 500 enfants pour l’exposition sur l’Art brut en juin 2017) et pour des ateliers (8 ateliers pour la même exposition.) ?

Il est vrai que les expositions privilégiaient le travail des artistes. Le Petit Temple est un lieu magnifique et rare. Dommage de l’avoir perdu.

Dans un encart :
Note de la Rédaction :
Dans ce numéro 1 dédié à la liberté d’expression, ces faits nous posent vraiment question : la plupart des membres de l’Association L’été du Petit Temple faisait partie de la liste d’opposition pour les élections municipales, ou était sympathisant.es. Est-ce pour cette raison que la majorité municipale, sortie de ces élections, semble tout à coup remettre en cause l’existence même de l’Association et son œuvre ? Si cela était, ce serait dommage de mélanger ainsi l’amour de l’art et la politique … En lui enlevant concrètement l’objet même de son existence (le Petit Temple) la municipalité de Ganges supprime de fait cette association loi 1901, qui avait tellement contribué à la richesse de la vie culturelle gangeoise. Est-ce juste ? Est-ce légal ? C’est en tout cas bien triste pour les citoyen.ne.s de cette ville.